top of page

Michel Ciment parle de l'oeuvre de Stanley Kubrick dans "Le vrai monde" de Pierre Gaffié

En Février dernier, Michel Ciment est (re) venu dans "Le vrai monde", l'émission mensuelle de Fréquence Protestante consacrée au cinéma (mais pas que).

Stanley Kubrick peut être l'objet de 20 thèses, mais je peux tout autant le résumer en une anecdote que j'ai vécue au festival de Valenciennes en 1997. Lors d'un repas informel, un cinéaste anglais de court-métrages me disait qu'il avait pu développer son film dans un très bon laboratoire Londonien (le meilleur même) sans problème ni trop d'ennui de budget. Il ne s'y attendait visiblement pas. Puis il m'a donné l'explication : c'était le labo que Kubrick avait choisi pour développer "Eyes wide shut" et tous les employés qui le pouvaient avaient demandé à poser leurs congés, histoire d'échapper au perfectionnisme du cinéaste américain. Lol, Lol, Lol, et histoire vraie !


Je n'aime pas ceux qui taxent Kubrick de misanthropie. S'il y a un misanthrope, c'est Tarantino, pas Kubrick. Selon les mots de Ciment, Kubrick est, comme Roy Anderson, "quelqu'un qui souffre de voir les autres souffrir !". Quelle belle définition.


Kubrick a, selon moi, réinventé les codes de la narration. Personne d'autre que lui ne pouvait, en l'espace de 10 minutes, montrer un moment de camaraderie entre deux soldats, suivi d'un acte de brutalité sauvage de l'un sur le second, puis un retour à la "normale". Je parle bien sûr de Joker et Baleine. Tout autre cinéaste aurait psychologie et expliqué ce qui n'est pourtant que la dualité de l'être humain, et son habilité à suivre ses pulsions plutôt que sa raison. C'est en gros ce que disait aussi Baruch Spinoza...


Il y a un détail que trop peu de personnes ont noté : dans "Orange Mécanique", Alex s'adresse au spectateur en disant "mes frères" ! Comme s'il était une sorte de Christ (ou d'antichrist) nouveau. Il nous prend avec lui, nous sommes de sa famille (ses frères) et nous sommes donc aussi dangereux que lui, potentiellement.


Pierre Gaffié.


L'émission est visible ici :




8 vues0 commentaire
bottom of page