
Rencontre avec
Henri Pigache
La Baie de l'Aiguillon : « Vases Sacrées ou la Baie aux Oiseaux »

Ah, la baie de l'aiguillon ! Ce cœur qui bat au rythme des marées... Sacrée vase, sacrée vasière oui ! Trois ans de tournage, trois ans de bonheur. Que des bons souvenirs, que de moments forts en émotions qui se bousculent dans ma tête. Cette grande dame m'a offert beaucoup, m'en a fait voir de toutes les couleurs.
Évidemment un tas de rencontres, des heures et des heures à traîner mes bottes dans mon petit royaume. J'y ai découvert le plaisir d'être seul dans un grand silence. Des moments de complicité où je ne me sentais pas un intrus mais faisant bien partie de cet univers, me sentant bien à ma place même s'il m'est arrivé de glisser dans un chenal et de me retrouver envasé, obligé de ramper pour me sortir de cette attrape nigaud ; même s'il m'est arrivé de me laisser surprendre par la marée et de partager cette déconvenue avec un lièvre qui cherchait comme moi la sortie, même s'il m'est arrivé de me laisser surprendre par le brouillard en pleine nuit et de retrouver instinctivement le chemin du retour . De belles récompenses aussi, je pense à ces grandes demoiselles farouches qui ne se laissaient pas facilement approcher et qui pourtant se sont posées silencieusement, contrairement à leurs habitudes, à côté de moi pour que je puisse capturer ces quelques instants magiques : filmer des grues le soir dans la baie au soleil couchant. Une première pour moi. La gorge bleue ce petit oiseau espiègle, qui fait maintenant déplacer les foules, fier symbole du GOV « Groupe Ornithologique Vendéen » , cherchant refuge entre mes jambes, bien à l'abri derrière mon trépied dès qu'un danger se présentait.
Tant de choses à partager, résumée en 30 mn de film, c’est bref, mais c'est aussi une base solide pour échanger avec "les curieux de nature".


Extrait vidéo
Note d’intention — Maraudes « Au Coin des Rues »
Maraudes ou « Au coin des rues » est un projet documentaire vidéo qui questionne sur la visibilité et la dignité des personnes sans-abri et migrants dans nos villes, à travers le prisme des maraudes (ces actions solidaires menées en pleine rue).
Alors que la misère est souvent perçue comme un phénomène lointain, ce film met en lumière une réalité proche, parfois plus cruelle car silencieuse : celle des "invisibles" que nous croisons chaque jour sans les voir. J’ai commencé à accompagner les maraudes avant le confinement, une période où les rues se sont vidées et où ces "invisibles" ont redonné un sens à notre présence. En accompagnant les maraudes, j’ai pu observer comment, dans le silence et la rareté des passants, ces rencontres prennent une intensité particulière, révélant des histoires de solitude, d’espoir et de résilience.
Cette vidéo est née de cette expérience, mêlant images, témoignages et portraits — ces derniers, offerts comme des preuves tangibles de leur existence et de leur dignité. Ce montage cherche à transmettre la complexité de ces rencontres : l’attente, la colère, la honte, mais aussi la chaleur humaine, même dans l’adversité. Chaque regard, chaque geste est porteur d’une histoire, d’une vie souvent niée par la société.
Au-delà du simple témoignage, Maraudes est une invitation à voir, vraiment voir, ceux que l’on choisit souvent d’ignorer. Par ce biais, Maraudes ou « Au Coin des Rues » entend susciter une prise de conscience, dépasser les préjugés et interroger notre regard collectif sur la précarité.
Il s’adresse à un large public, avec l’ambition de faire entendre ces voix trop souvent réduites au silence.

