P.G : Sur le DVD de votre film “ Selon Charlie", il y a une phrase très énigmatique surement très révélatrice aussi, vous dites que vous commencez toujours un film sur le rêve personnel d’une scène, sur l’éclat d’une situation. Pour “un beau dimanche”, quel a été le déclic de ce rêve ?
Nicolas Garcia : Le rêve d’une scène, l’éclat d’une situation sur “Un beau dimanche”, c'était sur une scène sur la personnalité de Pierre Rochefort. Je le voyais vivre, pas toujours pas tout le temps. Je trouve qu'il y avait en lui une étoffe romanesque quelque chose de très doux, de réservé, avec un gisement de violence en lui qu’on peut sentir très vite. Mais aussi un goût de la solitude qui est contrarié par quelque chose de beaucoup plus social. A partir de ça, j'ai pu construire son personnage de Baptiste dans “un beau dimanche”, est arrivé très vite, et donc a partir de lui. Ça a été en tout cas mon inspiration de départ et j’ai construit après. C’est un peu le petit frère du "Fils préféré" (un des précédents films de Nicole Garcia). C’est des personnages comme ça, qui commence le film toujours avec une sorte de mauvaise torpeur ou dont il faut se réveiller quand ils ont pris un pli, un mauvais pli qui vient de l’enfance et le film leur offre un choc, un croisement. Dans “un beau dimanche”, c’est une rencontre amoureuse que est si forte que ça leurs ramène vers les origines qu’il voulait fuir, qui vous oubliez ils se disent que s’il ne se confronte pas il ne pourra pas aimer cette femme voila donc tout c’est d’évider a partir de la personnalité de Pierre.
Au delà de la torpeur que vous citez j’ai l'impression que depuis votre premier film “un week-end sur deux” votre personnage commence toujours le film lester par quelque chose par un poids dont le film va les aider à se débarrasser d'ailleurs la plupart de vos film se termine presque souvent par une plage, par une petite séquence très brève avec souvent un enfant comme si il fallait arriver à une libération. Ce lest la c’est quelque chose dont vous pensez qu’il est inhérent à votre manière d’envisager la vie ?
Oui, c’est peut-être moi je me raconte comme ça, sortir de l’enfance lester. Le film est comme une délivrance de ce poids là. J’ai toujours pensé que j'étais sortir de l’enfance assez museler alors museler s’est pas lester mais c’est quelque chose qui est comme lester par des ombres, des choses qui n’ont pas été dites, des secrets, des peurs et qu’on a enfin sa vie d’adulte, chemin d’adultes pour en faire quelque chose et en l’occurrence pour moi même de bénéfique même si c’est ça a mon avis qui est le l’humus, le terrain, oui la source de la création.
Un beau dimanche commence par un prologue qui est très énigmatique avant que l’histoire prenne sa vitesse de croisière c’est comme si vous donniez un coup de poing au spectateur, un coup de poing qui est aussi un point d'interrogation ?
Un point d’interrogation, et c’est aussi une emblème de romanesque comme si on s’engage pas dans le film en disant voilà cette petite histoire naturaliste on voit un instit dans une cour d’école non y a quelque chose qui on sait bien qu’on va avoir de nouveau rendez-vous avec cette image qu’elle sera flashback, flash-forward il va falloir qu’on la retrouve comme ça c’est une manière de tatouer le film. Cette marque sombre, cette marque de la précarité, des sans-abris, des gens de la rue et dont on sait bien qu’on va avoir affaire dans le film a été précarité qui en fait celle des 2 personnages principaux et même celle de l’enfant qui donne précarité affective puisque son père demande toujours “pourquoi qu’est-ce que tu fais là ?”, sa mère quand il a parler lui dis “qu’est-ce tu fait la ?”, Dominique Sanda va lui demander ce qu’il fait là cette enfant, on lui demande qu’est-ce qu’il fait là pendant tout le long du film. Pour Sandra je parle Louise Bourgoin c’est une vraie précarité matérielle puisque effectivement elle va être sauvée disons entre guillemets mais elle était prête de devoir fuir encore et encore parce qu’elle est poursuivie par des débiteur peut recommandable et puis lui est en réalité presque existentielle puisque effectivement il veut pas s’attacher ne pas prendre un poste fixe il veut être que suppléant donc qu’est-ce qu’il trouve dans cette fin d'être enseignant itinéraire ? qu’est-ce qu’il trouve ? il dit que c’est une liberté mais est-ce que c’est vraiment un liberté que c’est pas quelque chose qui là aussi un pli qui va bientôt être prisonnier. Ces personnages sont quand même tous les 2 jeunes et beaux et je pense que c’est un film d’espoir parce qu'on se dit qu’ils peuvent regagner tous qu’ils ont perdus, tous ceux qui ont raté, qu’un second tact leurs est accessible.
Alors pour préparer cet entretien j’ai revu la quasi-totalité de vos film et j’ai remarqué qu’il y a souvent une petite phrase qui paraît un peu indolore sur le moment et qui dit tout du film mais qui est souvent dit discrètement alors par exemple dans “Selon Charlie” c’est la maîtresse de Jean-Pierre Bacri qui en gros pour lui une femme de passage, de transition, un a côté elle lui dit “sans moi tu n’es rien”. C’est une phrase qui est très étonnantes surtout d’un point de vue masculin et là dans “un beau dimanche” c’est cette phrase que prononce Sandra à Baptiste en lui disant “je t’aime parce que tu es triste” ces phrases là qui sont une sorte de résumé du film émotionnel. Est-ce que ce sont des phrases auxquelles vous arrivez ou dont vous partez dans le scénario ?
On n’y arrive, avec JackFieschi, scénariste avec moi de "Un beau dimanche” et “Selon Charlie”. On n’y arrive par la vérité du personnage en restant au plus près de lui en le suivant pas à pas il arrive dans ce cas donc vous cités à dire ces phrase là mais dans “Un beau dimanche” je suis arrivée a parlé de cette chose éblouissante pour chacun de nous, qui est la rencontre amoureuse. Alors que jusque la dans "Selon Charlie” c’était des rencontre difficiles, dont le lendemain était passé par exemple pour l’histoire qui arrive à Jean-Pierre Bacri dans ce film. Mais là je donne droit de cité à cette rencontre et je pense qu’elle peut en tout cas pour Baptiste et Sandra, parce que c’est plus qu’une rencontre amoureuse c’est une rencontre qui répond aux difficultés de leur vie.
Vos film c’est aussi de la manière dont les femmes prennent en main certains hommes et certaines situations, les emmène et les propulse ailleurs, les tiennes.
Oui, c’est vrai on me dit souvent que je raconte bien les hommes et vous avez raison de dire que les femmes aussi parce que c’est vrai que elles peuvent dans le meilleur des cas effectivement, je crois que j’ai un désir vraiment de restaurer l’homme dans mes films qui effectivement la femme que je suis, ce projet dans des rôles de femmes qui peuvent faire ça qui peuvent leur faire du bien. Il me viendrait pas c’est vrai je crois d’écrire c’est votre question qui me fais penser à ça, d’écrire une histoire ou la femme serait justement fatal à l’homme, non la femme est là pour faire ce que je tente, tout ce que je fais aussi avec les personnages masculins c’est de les délivrer de les restaurer, des leurs donner le goût à la vie, de les sortir des humiliations, des lestes.
Vous avez récemment donné à Paris au forum des images une master class. Vous avez parlé de votre rapport au décor de film et vous avez dit sur un tournage “sur une préparation j’arpente”. Et quand on voit “un beau dimanche”ce qui frappe c'est la différence de décor qui représente lui et elle. Elle s’est à ciel ouvert, une terrasse c’est l’avenir, le futur. Lui il est instituteur mais vous ne le filmé quasiment jamais à l'extérieur de l’école tout est très confiné.
C’est le travail qui vient juste après l’écriture., Ce sont les décors... Je ne pense pas que je serai inspirée de travailler en studio, j’ai besoin d’un décor naturel, de ce que raconte un décor pour se mettre en harmonie avec ce que raconte le film. Donc on les chercher, ça doit être par rapport à votre question “quand je le retiens” c’est qu’il raconte quelque chose ils vont poursuivre quelque chose du caractère du personnage qui va en être de cet accord, qui va habiter il faut que le personnage chante, avec elle, soit en harmonie, avec ce décor. Par exemple, une fois que je suis dessus, comme je dis toujours que la mise en scène vient du jeu parce que je suis une actrice, que je viens de là. Même quand j’ai commencé à penser à la mise en scène déjà à l’écriture mais et après sur les décors pour trouvé les parcours des personnages j’arpente effectivement c’est des corps pour déjà donner en tout cas les premiers grands traits de ce qui me semble être l’occupation des lieux, c’est-à-dire la mise en scène.
La deuxième partie de votre film pour simplifier se passe donc dans le manoir, dans la bâtisse de la mère de Baptiste vous la filmer presque comme une prison cette bâtisse on a l'impression qu’à l’intérieur et notamment le personnage de la mère, on est statufié quelque chose qui m'a très intéressé c’est quand il lui dit “je travaille au Vigan” et elle lui répond “C’est ou ça le Vigan” alors que c’est à 100 kilomètres de là. Elle a l’air ailleurs bloquée dans un autre temps, le personnage de Dominique Sanda.
Oui c’est ça, elle est de ce monde-là, de la grande bourgeoisie autour de Toulouse mais sans faire aucune caricature de ce monde sans les juger. Et je comprends à la fois l'offrande qui a été faite au personnage principal, à Baptiste. Et en même temps qu’est-ce qu’elle veut protéger ? Je crois que j’aime beaucoup appeler ce monde là un peu crépusculaire et elle en n’est encore une gardienne un peu effrayée de voir les choses qui risqueraient de s'abîmer. C’est pour ça qu'on peut parler de mes-alliance pour elle. Elle peux pas imaginer prendre dans son sein, dans sa famille qui arriverait comme ça dans son parc, avec ses jardins de buis qu’ arriverait cette fille comme ça Sandra, cette fille qui viennent de la restauration, qui est une saisonnières qui fait l’hiver à méribel, été sur les plages ça serait pour elle quelque chose qui menacerait son monde lui-même et elle est ce qu’elle éclose en lui est ce qu’il est immobile. Elle veut que les choses restent en l’état, elle doit sentir la précarité de ce monde qui n’a plus des racines profondes, ne garantissent plus de grandes choses dans notre société actuelle.
Elle prononce une phrase dure, elle dit “j’ai eu 4 enfants sans trop savoir pourquoi”, le film est aussi l’occasion surtout avec les débats actuels sur la procréation, sur le mariage pour tous. On a l’impression, un siècle s’est écoulé entre cette phrase prononcée par une femme “j’ai eu 4 enfants sans avoir pourquoi” et le personnage de Sandra qui elle ne se projette jamais a plus de 3 mois, a un enfant se demande si elle en a un deuxième.
Ah bah oui, façon c’est y a un siècle c’est maintenant c’est une époque c’est y a 30 ans et 40 ans c’est tout proche mais y’a toujours des femmes comme ça qui font des grandes familles et puis elle était là pour avoir des enfants après c’est son personnage qui est intéressant parce qu’on voit bien qu’elle est une mère étrange parce que c’est vrai que la elle dit même que cette instinct maternelle elle ne l’avait pas c’est son mari qui voulait pour elle qu’elle ait ses 4 enfants. Donc ça explique d’autres phrases qu’elle peut dire après et elle est à la fois blessée par l’absence, la disparition de ce fils et en même temps elle garde cette brutalité, cette rudesse, elle a tout ça en elle. Moi j’aime ce personnage qui est à la fois ambivalence qu’on a quand on est vivant, les contradictions.
Lors de la master class vous avez dit avec beaucoup de distance, le fait que vous n’aviez jamais vraiment trouvé le Graal en ce qui concerne l’utilisation de la musique dans vos films. Et en revoyant vos films depuis 2 semaines je me suis rendu compte que les personnages ont tellement une musique intérieure, sont tellement toujours dans les ricochets de la vie que la musique est presque facultative.
Oui, peut être c’est ça effectivement c’est la musique des voies qui ne me rend pas nécessaire une musique dit musique de film. Mais quand elle est juste, je vois bien tout ce qu’elle peut apporter au film mais ça me fait toujours peur de la faire rentrer parce que quand elle est là, elle est souvent aussi importante que ma voix, elle est comme la voix de l’auteur donc on peut pas choisir n’importe quoi. C’est comme si je dédiais à la musique ma propre sensibilité et donc il faut être en accord avec elle pour ça.
Une des forces de votre cinéma c’est que vous ne succombez jamais au tique aujourd’hui de la voix off. C’est voix off qui sont supposés, surtout dans les films choraux nous préparer, nous anticipé à des séquences. La on est dans la réalité les personnages se suffisent à eux-mêmes et n’a pas besoin desousex machina de la voix d’un narrateur pour faire le ciment.
Oui, en même temps un jour j’aimerais bien faire un film making voix off. Y’a un charme à la voix off, quelque chose qui se met pendant l’image qui parle directement au spectateur qui fait se transformer qui a la possibilité de modifier, donc l’image elle-même. C’est un des outils du cinéma que j’ai jamais utilisé encore mais j’aimerais bien le faire une fois. Vous me donner une idée la !
Quels sont les avantages et les freins de diriger son propre fils ?
On me pose beaucoup la question pourquoi, mais ça a été un plaisir. Je ne pourrais pas tourner avec lui, par exemple ou il y aurait des scènes érotiques ou des scènes d’amour. Là j’aurais une sensation de gène. Je ne pourrais pas oublier à ce moment-là que c’est mon fils. Mais pour tout le reste, pour arpenter tous les autres sentiments, dans le cinéma que je fais. C’est-à-dire qu’il y a pas de scène de violence, de torture…
Dans le cinéma que je fais. Donc oui je crois que je pourrais tourner avec lui dans beaucoup de choses.
À l’occasion de la sortie de place Vendôme, vous disiez que vous aviez voulu notamment faire un film qui soit un hommage aux femmes dans leur maturité.
Est-ce que dans un “beau dimanche” le film n’est pas un hommage à une certaine intransigeance de la jeunesse, une intransigeance morale envers elle-même ?
Quand Sandra dit à Baptiste “1400€ par mois ça te suffit”, il répond “oui ça me suffit” sous entendu pour être heureux.
Oui, mais je pense pas que ce soit quelque chose que je veux rendre, appliquer à toute la jeunesse, c’est lui ce personnage, à ce point-là du film qui pense comme ça est qui dit ça. Il refuse cette héritage, mais j’ai pas fait un film ni idéologique, ni tactique sur l’héritage contre l’héritage bourgeois non lui à ce moment-là ça il refuse les valeurs de cette famille donc il refuse l’argent. Il a cette innocence là peut être un peu comme l’innocente de shoviovski il a quelque chose en lui d’une cette pureté là pour dire un mot un peut étrange mais je pense pas que ce soit une intransigeance c’est vrai c’est un personnage comme ça et c’est lui qui est comme ça on essaye de le dire d’être au plus près de sa vérité à lui, il est presque dans ce replié de la vie. Il va le dire a un moment “je vie comme quelqu’un de 91 ans” avec un désir très moindre. Voilà donc une vie qui suffit avec peu de chose alors qu’elle Sandra, elle a des rêves, elle s’est essayée plusieurs fois, elle tombe elle se relève de plus en plus difficilement mais elle a des rêves, elle a voulu avoir un restaurant à Saint Barth. Ce sont deux personnages jeunes, mais tous les 2 ont un rapport à l’argent qui définit beaucoup les personnages donc je m’en sers. Ils ont une attitude différente.
Cette dernière question s'adresse autant à la réalisatrice qu'à la comédienne. Je ne sais pas si vous avez vu ce documentaire sur Isabelle Adjani sur Arte il y a plus d’un an ou elle disait que jusqu’à sa majorité ses parents lui avaient interdit d’avoir un miroir chez elle, miroir ou elle pouvait voir son physique. Ce tabou de son propre corps l’avait probablement incité à faire des films dans lesquels au contraire elle donnait énormément de choses physiques soit avec zulawski ou “un été meurtrier” est ce que vous avez senti avec le recul des choses dont vous avez été privé ou sur lequel vous aviez un carcan et que le cinéma vous aide à fuir ?
Je connaissais pas l’histoire de Isabelle Adjani, mais je pense que c’est à la source de beaucoup de vocation d’acteur de forcer le regard sur soi on cherche son regard qu’on n’a pas eu et on s'expose on prend on fait profession d’un coup de cette distorsion très étrange d’être acteur c’est que de jouer un personnage alors qu’on ne l’est pas de tout ce qu’on appelle le jeu se balancer dans une fiction au qu’elle on addere qu’en partie est pourtant on fait comme si on était dans ce jeu d’enfant et on dirait qu’on est quelqu’un. Si on était ici pour jouer de tel personnage c’est étrange regardez ce jeu d’enfant si loin de sa vie et doit faire profession et ça c’est vraiment la source de ca, c’est un besoin de sentir le regard sur soi. Mais sans sentir le droit de parler très légitime et donc on parle un peu à travers un masque et c’est pour ca etre metteur en scène c’est comme même en être sortie de tout ça.
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