"La fille du hasard" s'est avéré être notre première production. Son scénario avait obtenu un prix de la SACD, et Sébastien Bailly nous a contacté pour produire le film, son premier. Le thème, hautement délicat (un inceste à l'insu des deux membres) nécessitait des comédiens à la fois spontanés (ils pensent qu'ils tombent juste amoureux) et retenus (quand la jeune femme découvre la réalité). Célia Charpentier fut choisie, avec raison, aux côtés de l'excellent Jean-Michel Flaogothier. Quand Sébastien m'a présenté Célia, j'ai été immédiatement saisi : "Oui, elle est tout à fait le personnage !", ai-je pensé, avant même qu'elle ne prononce le premier mot. C'est étrange comme certains êtres ne dégagent QUE de la sensualité, alors que d'autres y ajoutent (ou y soustraient) une part de mélancolie ! La joie de vivre de Célia dans la vie semblait à l'époque sans faille, mais sur le plateau, elle parvenait, par un regard (ses yeux sombres) ou un geste de repli, à incarner cette fille du hasard, pour qui le hasard faisait mal les choses. Je n'ai pas du tout compris, ensuite, pourquoi Célia n'avait pas percé au cinéma. Outre son intelligence, elle dégageait quelque chose de farouchement libre. Je me souviens que sur le tournage (à Valence d'Albi), des badauds la comparaient à Liv Tyler. D'ailleurs, Liv Tyler, elle même, n'a pas la carrière qu'elle est en droit d'attendre. C'est étrange l'injustice professionnelle. Célia s'est accomplie par la suite comme comédienne de doublage (et avec quelle aisance). Mais l'histoire est inachevée...
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