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LILI
Alain Félix et Betty Bagnaud

A PROPOS
 

Aujourd'hui, les habitants des villages de montagne ou des vallées ne ressemblent plus tout à fait à ceux qui vivaient là, autrefois.

Des générations successives se sont transmises les unes aux autres, leur propre histoire. Des souvenirs évoqués auprès d’un feu, autour d’une table, dans l’intimité des foyers. Ces anciennes générations d’hommes et de femmes enracinés dans ce terroir disparaissent peu à peu de nos mémoires collectives et se voient désormais remplacées par une population urbaine venue comme résident secondaire, n’ayant plus tout à fait ce lien viscéral à la terre. L’évolution de nos économies donnant bien sûr une nouvelle représentation sociale d’un territoire.  

Ces derniers représentants vivants toujours dans leur village sont autant de témoignages précieux à notre propre histoire commune.

 

L’histoire de ce documentaire est venue par des liens affectueux que nous entretenions avec Lili la doyenne du village de Cazarilh-Laspènes perché au dessus de Luchon dans les Pyrénées centrales. Nous nous rendions très souvent chez elle pour partager et échanger sur la vie en général et le plus souvent sur ce qu’elle avait vécu durant toute son existence. Très vite nous nous sommes rendu compte qu’il aurait été dommage de ne pas pouvoir partager cette mémoire,  et c’est naturellement que nous avons décidé d’entreprendre ce projet.

Au début Lili refusait préférant toujours nous raconter ses histoires en dehors de tout micro ou caméra.  Ce n’est que plus tard qu’un jour Lili à accepter. Un jour où peut-être se sentait-elle prêtre à le faire à l’âge de 95 ans . La particularité de ce tournage est qu’il n’a duré que quelques heures seulement, une seule prise. Bien que nous aurions souhaité en faire plus. Mais Lili avait le caractère des gens de montagne dont la vie bien que souvent joyeuse ne fut quant même pas facile et même très rude.  Les routes n’étaient que des chemins de terre et  il fallait du village de Cazarilh-Laspènes situé à 1000 m d’altitude marcher plus d’une heure pour arriver plus bas à 600 m d’altitude jusqu’à Luchon, sans compter le retour été comme hiver, parfois plusieurs fois et pieds nus, car avoir une paire de chaussures en montagne était précieux,  et il ne fallait pas les users. La montagne a forgé leur caractère,  il fallait vivre même si parfois on survivait. C’est pourquoi Lili a toujours préféré décider elle-même de ce que nous pouvions faire ou ne pas faire.

La finalisation de ce documentaire a été déclenchée lorsque Lili nous a quitté alors qu’elle allait avoir 102 ans, plus qu’un témoignage c’est aussi une manière pour sa famille et pour le village de Cazarilh-Laspènes, de lui rendre un dernier hommage.

Nous avons voulu très peu couper de séquences et laisser ces moments où Lili s’interroge sur ce qu’elle pourrait bien raconter, car il nous a semblé important de montrer sa parole dans sa spontanéité et ne pas prendre de place à une trop parfaite segmentation de l’interview au montage.

 

 

Alain Félix et Betty Dagnaud

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